Il n'est pas un jour où je ne parle pas des secrétaires de mairie ! Leur métier revêt une importance capitale, en particulier dans les communes rurales. Plus une commune est petite, plus la secrétaire de mairie joue un rôle décisif. J'ai coutume de dire qu'une secrétaire de mairie qui part à la retraite et qui n'est pas remplacée est comme une maison France Services qui ferme. Son expérience est telle que je ne crois pas exagérer, d'autant qu'une secrétaire de mairie travaille parfois pour plusieurs collectivités.
Je pense également, comme vous, qu'il faut revaloriser ce métier pour le rendre attractif, car les secrétaires de mairie qui partent à la retraite doivent être remplacées. Or, au cours des huit prochaines années, environ un tiers d'entre elles cesseront leur activité. Il s'agit en effet d'un enjeu majeur.
En revanche, il est inexact de dire que rien n'a été fait pour cette profession. Au cours du précédent quinquennat, un dispositif de nouvelle bonification indiciaire (NBI) lui a été appliqué – il a permis d'apporter 15 points de revalorisation indiciaire. Cette mesure n'était sans doute pas suffisante pour relever le défi de l'insuffisante attractivité du métier, mais je me devais de la rappeler.
Allons-nous agir ? Au fond, telle est votre question, et ma réponse est évidemment oui. Je défendrai, au cours de l'année 2023, une réforme sur l'accès, les parcours et la rémunération dans la fonction publique. Cette réforme, dont seront saisies les organisations syndicales, nous donnera l'occasion de démontrer notre capacité à relancer l'attractivité des métiers – celui de secrétaire de mairie sera, à ce titre, exemplaire – grâce à plusieurs leviers.
Le premier concerne les recrutements, notre objectif étant de favoriser l'accès aux métiers de la fonction publique en levant les contraintes – sur ce point, les pistes que vous évoquez sont intéressantes et nous en rediscuterons. Nous devons raisonner davantage à partir de la valorisation des acquis de l'expérience professionnelle et nous affranchir du formalisme de certains concours.
En ce qui concerne les parcours, je ne me résous pas aux carrières trop linéaires, et je veux donner davantage de marges de manœuvre aux employeurs pour leur permettre de faire progresser plus rapidement les secrétaires de mairie.
Enfin, dans le cadre de cette même réflexion sur les parcours, nous devons offrir la possibilité aux secrétaires de mairie d'évoluer, parfois même en changeant de métier. Une secrétaire de mairie pourrait ainsi envisager de devenir directrice générale des services (DGS) dans une collectivité de taille plus importante. Des possibilités de ce type doivent être développées et nous aurons, je l'espère, l'occasion d'en reparler cette année dans le cadre du chantier de la refonte des rémunérations et des carrières dans la fonction publique.