Chers collègues, nous n'avons pas pu exploiter les deux semaines de débats, pour les raisons que j'ai rappelées, mais nous sommes tous témoins, avec consternation – certes pour des motifs différents –, des tensions qui secouent la France du fait de cette minorité aveugle. Nous avons tous la rage au c?ur devant ce saccage organisé, devant cette vision d'une France au rabais, qui ploie l'échine et se serre la ceinture, au lieu de se donner les moyens de grandes ambitions.
Nos solutions pour le pays diffèrent, c'est un fait. Mais nous devons impérieusement aux Français qui nous ont fait confiance pour défendre leurs aspirations devant cette minorité présidentielle, une seule chose : la clarté. Je vous demande donc instamment, au nom de cet élémentaire devoir, de voter aujourd'hui cette motion de censure et de donner de l'espoir aux millions de Français qui défilent contre la réforme depuis des semaines.
Je le demande à vous, députés de la NUPES… Non, pardon : certains ont une nouvelle fois disparu ! Je le demande à vous, députés communistes, qui n'avez eu de cesse d'accuser à juste titre le Gouvernement d'avoir menti de bout en bout aux Français sur cette réforme. Je le demande à vous, démocrates de tous les partis, qui ne pouvez admettre qu'un sujet aussi grave et douloureux soit bâclé en quelques jours. À vous, enfin, députés Les Républicains, qui avez servi de caution aux mesures censées équilibrer la dureté du recul de l'âge de départ et qui vous retrouvez, je l'espère à votre insu, victimes de ce que le code civil appelle une séduction dolosive, faisant de vous les complices d'une véritable escroquerie politique et sociale.