Confisqué ensuite par un groupe Les Républicains plus que jamais otage de sa proximité politique et idéologique avec la minorité présidentielle. Car ce projet de réforme est totalement conforme à la vision sociale qu'ils défendent depuis des années ; il est même en deçà de ce que nous vendaient à l'unisson, depuis ces mêmes années, Mme Pécresse, M. Ciotti, voire M. Pradié.
Confisqué, enfin, par la majorité elle-même, et c'est sans doute le plus grave. Car, en tant qu'exécutif, c'était à vous que revenait la lourde tâche d'organiser le débat démocratique, dans le respect et la transparence. Vous avez rendu ce débat, et j'adresse ce reproche aussi bien aux membres du Gouvernement qu'aux parlementaires du groupe Renaissance, irrémédiablement impossible, par votre culture désormais bien connue des Français depuis six ans des prétendues concertations qui n'en sont, en réalité, jamais. Combien de fois nos compatriotes ont-ils entendu cette phrase, cet élément de langage vide de sens : « Nous vous avons entendus » ? Ces quatre mots, vous les avez vidés de leur sens, alors qu'ils résument à eux seuls notre devoir démocratique élémentaire, cette sève dont nous tirons, nous, décideurs politiques, notre seule légitimité : entendre, comprendre et décider.
Les gilets jaunes aussi, vous les aviez « entendus » : une écoute si attentive qu'elle s'est soldée par des mois de répression policière, sans précédent dans l'histoire de notre République.