Mes collègues vous ont parlé mathématiques, littérature, histoire ; j'aborderai pour ma part l'éducation civique. La République repose sur le consentement de la population à l'impôt : acceptez donc d'entendre, chers collègues, que les Français, dans leur immense majorité, ne consentent pas à cet impôt de deux ans sur leur vie, et qu'ils ont raison. Cette réforme est injuste envers les femmes, les apprentis, ceux qui auront eu une carrière longue ou exercé un métier pénible ; elle provoquera une baisse de 3 % des salaires, dont nos concitoyens vous réclament au contraire la hausse ; elle créera 90 000 chômeurs ! Revenons à l'éducation civique : l'article 20 de la Constitution dispose que le Gouvernement « est responsable devant le Parlement », ce qui signifie qu'il doit nous répondre – répondre de ses mesures, de ses comptes, mais aussi répondre à nos questions. Qu'il y réponde donc, et pour votre part, chers collègues, votez ces amendements identiques, qui visent à ponctionner les superprofits, afin de lever le gage sur la vie des Français, de mettre dès ce soir un terme au débat et d'éviter, les 7 et 8 mars, le blocage du pays – car, je le répète, les gens ne veulent pas de cette réforme !