Petit tour d'Europe de la taxation des superprofits : c'est l'Italie qui a eu l'initiative, en mars dernier, de taxer les profits exceptionnels des entreprises, Mario Draghi instaurant une taxe de 10 %, réévaluée à 25 % l'été dernier ; en Grèce, les sociétés de production d'électricité sont taxées à hauteur de 90 % ; au Royaume-Uni, le gouvernement conservateur a décidé d'appliquer aux compagnies pétrolières une taxe exceptionnelle de 25 % ; en Espagne, le gouvernement socialiste a instauré une taxe de 25 % sur les superprofits des compagnies pétrolières et gazières mais aussi sur les superprofits des banques ; Philip Lane, chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), a suggéré de taxer les riches et les superprofits afin de soulager les finances publiques – voilà quelqu'un dont on aimerait bien qu'il soit ministre en France ; António Guterres, secrétaire général de l'ONU, a déclaré : « Il est immoral que les entreprises pétrolières et gazières fassent des profits records grâce à cette crise énergétique, sur le dos des populations et des communautés les plus pauvres, avec un coût massif pour le climat », poursuivant : « J'appelle tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs et à utiliser ces fonds pour soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles. »
Mais vous, les vulnérables, vous avez plutôt tendance à les enfoncer. Or la France devrait être à la pointe de ce combat. Il fut un temps où nous nous enorgueillissions d'être la patrie des droits de l'homme, d'être le fer de lance de la justice sociale et où nous pouvions nous vanter d'avoir le plus beau système de protection sociale en Europe. Mais vous détruisez tout. Votre projet est clair : faire de la France un paradis fiscal avec des systèmes de santé et d'éducation à deux vitesses – d'un côté les riches et de l'autre les pauvres.