Cela fait six ans que ça dure : il faut s'habituer – ou tenter de s'habituer – à la pensée complexe de la majorité, moins bien résumée par l'expression « en même temps » que par « tout et son contraire ». Les masques étaient présentés comme inutiles ; ils sont devenus obligatoires. Le système par répartition était réputé dépassé ; il faut désormais le sauver. Il n'était pas question de reculer l'âge de départ à la retraite ; il faut finalement le reporter de deux ans. Le Président de la République est bien en marche, mais il zigzague, dans le brouillard de surcroît. La pension minimale sera-t-elle ou non de 1 200 euros ? Faudra-t-il quarante-trois ou quarante-quatre annuités ? La règle sera-t-elle « né une année paire, tu gagnes ; une année impaire, tu perds », ou le contraire ? Comment voulez-vous que les Français vous suivent, alors que vous zigzaguez seuls ? Monsieur le ministre, ils s'interrogent et attendent vos réponses.
Selon l'OFCE – l'Observatoire français des conjonctures économiques –, avec votre réforme, les Français subiront une perte de salaire dans les prochaines années. Confirmez-vous ce point ? Ce soir à minuit, nous aurons passé soixante et onze heures et demie pour décider de deux ans de la vie de millions de nos concitoyens. C'est indigne !