Dans la mesure où depuis quelques centaines d'amendements nous entendons parler des inégalités en France, j'ai pensé qu'il serait intéressant de revenir sur certaines réalités statistiques, réalités que, je l'espère, vous ne me contesterez pas, étant donné qu'elles nous renvoient vers l'indice de Gini, qui est considéré comme l'outil le plus complet dans ce domaine.
Cet indice permet de comparer la répartition des revenus dans toute une population, en la ramenant à une situation d'égalité théorique. Sans vouloir être trop compliqué, sachez que plus l'indice est proche de zéro, plus les inégalités de niveau de vie sont faibles, et que, plus l'indice est proche de 1, plus les inégalités sont importantes.
Ainsi, selon l'Insee, qu'on ne saurait non plus contester, l'indice de Gini s'est élevé à 0,28 en 2020 en France, soit la valeur la plus basse observée depuis 2004. À titre de comparaison, l'indice se situait à 0,30 en 2011, à 0,33 il y a cinquante ans, et à 0,46 il y a un siècle – preuve de l'efficacité des politiques menées au fil des années.
En 1914, nous dit-on également, le pourcentage des Français les plus riches – cela devrait vous intéresser – détenait 55 % du patrimoine, contre 24 % actuellement, tandis que, dans le même laps de temps, les classes moyennes sont devenues trois fois plus importantes.
Enfin, comme je vous entendais tout à l'heure évoquer l'Espagne, notez qu'avec un indice de 0,28, la France figure parmi les pays les plus égalitaires du monde. En effet, l'indice du Portugal s'élève à 0,33, celui de cette chère Espagne à 0,34, celui du Royaume-Uni à 0,35, celui de la Chine à 0,38, et celui des États-Unis à 0,42 – autre preuve que les inégalités en France ne sont pas aussi importantes que vous voulez le faire croire.