Il était question à l'instant des fonds de pension et des investissements qu'ils réalisent en France. Penchons-nous deux minutes sur ces investissements – je ne vous parle pas de fonds de pension étrangers mais de ceux de BNP Paribas, d'Axa ou d'AG2R La Mondiale. Dans quoi investissent-ils ? Dans le pétrole et dans le gaz. Autrement dit, ces fonds de pension qui ont des pratiques climaticides ne sont pas le bon choix pour l'avenir de nos enfants.
Parlons aussi du charbon : Natixis Investment Managers et Swiss Life n'ont pris aucun engagement pour en sortir. Laisser prospérer les fonds de pension, c'est non seulement continuer à investir dans les activités les plus dangereuses, mais c'est aussi poursuivre une politique d'inégalités car ceux qui épargnent le plus aujourd'hui, qui ont le plus d'argent, auront les retraites les plus importantes. Nous devons donc revenir au cœur du débat, à la question de la retraite par répartition.
Si nous dénonçons ces fonds de pension et souhaitons les freiner, c'est parce qu'entre 2010 et 2020, les sommes qui y sont placées ont augmenté de 86 % – ce dont vous êtes responsables, parce que vous mentez ! Quand vous faites le tour des plateaux de télévision pour expliquer que notre système est en péril, vous créez de l'angoisse. Voilà votre ambition : faire peur aux gens afin qu'ils se tournent vers des fonds qui pourront poursuivre leurs investissements dans des entreprises menant des politiques climaticides, tout en continuant à dire que notre système ne fonctionne plus. Or s'il ne fonctionne plus, c'est parce que vous cherchez à le casser depuis des années ! Les amendements en discussion ont justement pour objectif de mettre un frein à ces politiques qui permettent aux plus riches de capitaliser au détriment d'une politique qui viserait l'intérêt général, et de revenir à une retraite par répartition – le système le plus juste, le plus égalitaire et le plus sûr pour cette génération et pour les suivantes.