Les difficultés liées à la vidéosurveillance sont régulièrement constatées par l'IGJ. Elles avaient notamment été soulevées avec insistance par les cadres et les surveillants des maisons d'arrêt de Vannes et de Bourges lors des inspections réalisées en 2020 ou 2021. Ils critiquaient en particulier l'ergonomie et la difficulté d'utilisation des images. Une surveillante avait ainsi fait part de ses difficultés à regarder de manière efficace chacune des seize vignettes qui défilaient sur son écran. À Bourges, nous avions formulé une observation critique quant à l'organisation physique du poste de travail d'un agent qui était presque cerné par un mur d'écrans, et qui avait fait part de son désarroi. À Arles, c'est surtout le paramétrage des images qui posait problème. Cette question revient donc régulièrement au fil de nos inspections. Toutefois, nous avons le sentiment que nos interlocuteurs de l'administration pénitentiaire se saisissent de cette question, comme de celle de l'interphonie dans les cellules, à disposition des détenus pour éventuellement appeler de l'aide.
Les cadres de l'administration pénitentiaire à Arles, à Marseille et à Paris savaient-ils que l'auteur de l'agression était « en haut du spectre » terroriste ? Non. Nous n'avons pas eu le sentiment que l'on nous mentait, ou que ces cadres en auraient eu connaissance et qu'ils n'auraient pas pris de mesures adaptées. Le service national du renseignement pénitentiaire (SNRP) était peut-être informé du profil de cet homme ; mais la directrice de la maison centrale d'Arles, le directeur de la direction interrégionale et la DAP n'étaient manifestement pas informés que cet homme aurait été « en haut du spectre ». Ni le directeur ni la cheffe de service de la DAP ne nous ont donné le sentiment de dissimuler des informations qu'ils auraient détenues sur l'auteur de l'agression.