Nous sommes nombreux dans cet hémicycle à nourrir des doutes profonds quant à l'efficacité de votre index. Si jamais il devait être adopté, améliorons-le en ajoutant un indicateur qui permettrait d'apprécier l'effectivité des cumuls emploi-retraite.
En effet, la question des « retraités pauvres » inquiète beaucoup. En France, environ 10 % des retraités touchent moins de 60 % du revenu médian disponible. J'ai déjà eu l'occasion de le dire, c'est l'un des taux les plus bas d'Europe, juste derrière la Slovaquie et le Luxembourg.
Par ailleurs, certains retraités souhaitent poursuivre une activité professionnelle bien qu'ils touchent déjà une retraite, estimant avoir encore les capacités et l'envie de travailler, soit dans le but de rester actif, soit dans celui de compléter leurs revenus, si leur retraite est insuffisante.
Pour ces deux raisons, il convient de faire un état des lieux précis sur le dispositif de cumul emploi-retraite, afin de s'assurer de son caractère opérationnel et, le cas échéant, de le perfectionner pour faciliter son utilisation. Qui plus est, ce dispositif devrait être assoupli, afin de permettre une progressivité des départs en retraite et de lutter de manière plus efficace contre la pauvreté des seniors.
Actuellement, le niveau de vie moyen des retraités est légèrement supérieur à celui de l'ensemble de la population, et le taux de pauvreté est inférieur chez les retraités à ce qu'il est pour le reste des Français. Malheureusement, dans les prochaines décennies, d'après le Conseil d'orientation des retraites (COR), le niveau de vie des retraités va diminuer sensiblement par rapport à celui des actifs, pour retrouver peu ou prou son niveau des années 1980. Le fait d'assouplir voire d'encourager le recours au cumul emploi-retraite serait un bon moyen de lutter contre cette baisse.