Ces amendements posent une question de fond, notamment sur le plan financier. J'aimerais que vous me répondiez de façon assez précise, monsieur le ministre.
Le décalage de l'âge de la retraite occasionne une baisse des dépenses de retraite et une hausse des recettes – chacun le comprendra. Il n'empêche que le fait que les salariés travaillent de 62 à 64 ans entraînera la hausse d'autres dépenses. Je pense en particulier à l'AAH, l'allocation aux adultes handicapés, qui continuera d'être versée à ceux qui en bénéficient. D'après la Drees, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, cela représenterait quelque 500 millions d'euros. Il en va de même, toujours selon cette source, pour le RSA – une augmentation de 150 millions –, pour l'allocation de solidarité spécifique – une hausse d'environ 170 millions –, et pour l'allocation d'aide au retour à l'emploi – 1,3 milliard supplémentaire.
Le report de l'âge de la retraite entraînera donc des dépenses pour la sécurité sociale – on les estime à 1,5 milliard –, mais aussi pour l'État, qui verse l'AAH et le RSA – elles sont évaluées à un peu moins de 700 millions.
Ma question de fond est la suivante : pouvez-vous nous indiquer précisément le montant, d'une part, des recettes supplémentaires et des économies que vous escomptez grâce au report de l'âge de la retraite, et donc au non-versement des pensions pendant deux ans, et, d'autre part, puisque ces personnes travailleront de 62 à 64 ans, des dépenses supplémentaires occasionnées pour l'État et pour la sécurité sociale ? Nous devrions disposer de ces chiffres à un moment donné. Hélas, l'étude d'impact est exagérément muette sur ce point. Cependant, j'ai cité les chiffres de la Drees.