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Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du vendredi 22 juillet 2022 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Présentation

Gabriel Attal, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics :

La vérité, c'est que nos finances publiques sont à risque en raison de l'inflation et de la remontée des taux d'intérêt. La charge de la dette, que je rappelais au début de mon intervention, s'élèvera cette année à 17 milliards d'euros supplémentaires en comptabilité nationale ; c'est l'équivalent de deux fois le budget du ministère de la justice. Il faut le dire clairement : la parenthèse de l'emprunt gratuit s'est bel et bien refermée. Ce qui était soutenable dans un environnement de taux nuls ne l'est plus à l'heure où ces derniers remontent, où notre responsabilité absolue est de garantir la crédibilité de la France et de ne pas faire peser une charge excessive sur les générations futures.

La conséquence, c'est que nous sommes passés du « quoi qu'il en coûte » au « combien ça coûte », c'est-à-dire de la logique presque inconditionnelle qui a prévalu au plus fort de la crise du covid à une approche plus ciblée, plus juste et donc plus efficace tout en étant soutenable pour les finances publiques. À ce titre, nous réaffirmons notre objectif : maintenir le déficit de nos administrations publiques à 5 % cette année et le ramener en dessous de 3 % d'ici à la fin du quinquennat. Nous assumons de tenir les comptes : tenir nos comptes pour respecter nos engagements, tenir nos comptes pour conserver notre indépendance, pour préserver une force de frappe, une force d'investissement budgétaire face aux grands défis que nous devrons affronter.

Vous en déduisez donc les lignes rouges que nous refuserons toujours de franchir dans ce débat : laisser filer les comptes et augmenter les impôts. Voilà, mesdames et messieurs, la cohérence qui est la nôtre. Je vous disais, au début de mon intervention, que nous nous trouvions dans un moment capital. Ce texte est capital : capital du fait du contexte dans lequel il s'inscrit, capital par les moyens financiers exceptionnels qu'il met en œuvre, capital parce que, pour la première fois, nous supprimons purement et simplement un deuxième impôt en cinq ans.

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