La question de l'emploi des seniors est directement liée à celle de la pénibilité, en particulier celle subie par les travailleuses, qui n'est jamais reconnue. Comment comptez-vous, avec l'index seniors, maintenir en emploi des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, qui doivent sans cesse porter des enfants, ou encore des aides à domicile ? Mme Béatrice Boulanger, par exemple, a dû arrêter de travailler à 52 ans parce qu'à force de soulever des charges, son corps était devenu, selon son chirurgien, celui d'une vieillarde.
Je vous livre quelques chiffres de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) : entre 2001 et 2015, les accidents du travail avec arrêt ont baissé globalement de 15,3 % et de 28,6 % pour les hommes, mais ils ont progressé de 28 % pour les femmes. Il est complètement illusoire de penser qu'un index seniors dépourvu de sanction permettra d'améliorer les conditions de travail des femmes.