Certaines choses ont changé depuis les années 1970. Je ne suis pas sûr que la productivité ait augmenté autant que l'a dit Mathilde Panot. Entre-temps, la couverture sociale, qui est l'honneur de notre pays, s'est améliorée, notamment en ce qui concerne le handicap. L'espérance de vie a augmenté. Nous devons faire face au défi du vieillissement, avec les enjeux que cela suppose pour la branche autonomie. Il n'est possible de couvrir ces risques que si un nombre suffisant de personnes travaillent, donc cotisent.
Le système par répartition suppose un renouvellement des générations. La question démographique n'est pas négligeable. Selon l'Union nationale des associations familiales, qui a tenu un colloque à l'Assemblée nationale il y a près d'un an, le désir de maternité est de 2,3 enfants par femme. Or, le taux de natalité est seulement de 1,8. On ne soutient pas assez les femmes qui souhaitent avoir des enfants. Pour aider les mères qui travaillent à concilier vies professionnelle et familiale, il faut revenir sur les coups de rabot successifs qui ont diminué leur pouvoir d'achat – abaissement du quotient familial, mise sous condition des allocations familiales qui contrevient au principe d'universalité de cette prestation, indemnités journalières en cas de maladie pour les mères de trois enfants et plus. En tant que rapporteure générale, Stéphanie Rist sait que la branche famille, excédentaire, a été ponctionnée de 2 milliards d'euros. Peut-être faudrait-il utiliser l'excédent pour accompagner ces femmes !