Nous avons entendu plusieurs fois l'argument de la démographie, lié à celui de la natalité que met en avant le Rassemblement national. Vous avez expliqué vingt-cinq fois qu'il n'y avait plus que 1,7 actif pour un retraité, contre 3 actifs pour un retraité auparavant. Or, le point de référence se situe dans les années 1970. Un actif d'aujourd'hui est trois fois plus productif qu'un actif de cette époque ! Au début du XXe siècle, un salarié travaillait en moyenne 3 000 heures par an. C'est 1 500 heures désormais. Dans le même temps, la productivité a été multipliée par quarante. La question est de savoir si l'on tire profit de cette augmentation pour gaver les actionnaires ou bien si l'on en fait bénéficier le plus grand nombre en libérant du temps – dans la semaine, l'année ou la vie.
Quant à la natalité, j'ai entendu le Rassemblement national prendre pour exemple la Hongrie, où l'avortement est quasiment interdit et où les femmes doivent écouter le cœur du fœtus avant de pouvoir avorter – c'est-à-dire de disposer de leur corps. Le Rassemblement national aurait pu parler aussi de la Pologne, où Izabela et Agnieszka sont mortes car, là-bas aussi, l'avortement est pour ainsi dire interdit.
Savez-vous quel département, outre-mer exclu, reçoit le moins de prestations sociales ? C'est la Seine-Saint-Denis. Je ne crois pas avoir jamais entendu Jean-Marie Le Pen se plaindre que sa retraite soit payée par des jeunes des quartiers populaires.