Plus on célèbre la valeur travail dans les mots, plus on l'écrase dans les faits. En quarante ans, la part du travail dans la valeur ajoutée n'a cessé de décroître : elle a baissé de dix points. Le temps partiel a plus que doublé, souvent de manière contrainte ; la part des contrats à durée déterminée et des intérimaires a triplé.
Certes, les Français s'émancipent par le travail mais dans quelles conditions ? Le développement de la robotique, de l'informatique et du numérique n'a pas allégé leur tâche. Les salariés sont aujourd'hui 34 % à subir une triple contrainte physique – porter des charges lourdes, se baisser régulièrement... Ils étaient 12 % en 1984. On ne peut comprendre le puissant combat qui s'engage en faveur de la retraite sans percevoir cette réalité. Avant de vouloir travailler plus longtemps, il faudrait se demander comment travailler mieux. Cette question n'est jamais posée par la majorité macroniste qui, au contraire, fait peser de plus en plus de charges sur les salariés, sans la moindre rétribution. C'est regrettable car le meilleur moyen de financer les retraites, c'est simplement de payer correctement les salariés.