Le hasard fait que c'est mon anniversaire. Vous m'offrez en cadeau un trimestre de cotisation et deux années de travail supplémentaires. Personnellement, j'ai envie de travailler le plus longtemps possible parce que j'ai la chance d'exercer des activités dans lesquelles je peux m'épanouir. Mais j'appartiens à la génération de 1972, la plus nombreuse depuis 1945, avec 877 000 naissances. Elle comprend des gens qui seront eux aussi contents de travailler davantage, mais également 42 % d'employés et d'ouvriers dont beaucoup ne trouveront aucune source d'émancipation dans ce trimestre et ces deux années supplémentaires, mais plutôt des risques d'épuisement aggravés.
Il faut que vous mesuriez les conséquences de votre réforme. Elle est essentiellement motivée par l'équilibre des finances publiques. L'avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) joint au projet de loi indique que « compte tenu du caractère incomplet des informations qui lui ont été transmises par le Gouvernement, le Haut Conseil n'est pas en mesure d'évaluer l'incidence de moyen terme de la réforme des retraites sur les finances publiques ». Comment pouvez-vous dire que cette réforme permettra de rééquilibrer les finances publiques alors que le HCFP s'estime incapable d'en apprécier les conséquences ?