La retraite s'inscrit dans le prolongement de la vie professionnelle, laquelle dépend du parcours de chacun. Elle mêle phases d'apprentissage, de formation et d'activité, dans les secteurs public et privé. Les pensions reflètent la diversité de ces parcours individuels. Or, toute réforme du système doit être envisagée de manière globale. En ce qui concerne l'aspect financier, le président du COR a souligné que l'évolution des dépenses de pensions reste constante mais que nous devons affronter une diminution des recettes – liée à la démographie, aux modalités des parcours de fin de carrière et aux évolutions conjoncturelles des taux d'emploi et de chômage.
Cette réforme paramétrique et financière, présentée sous la forme d'une loi de financement de la sécurité sociale rectificative, se comprend. Cependant, est-il possible d'envisager l'hypothèse d'un départ à 63 ans pour les femmes qui ont eu des bas revenus et des carrières hachées – ce qui existe dans d'autres pays européens ? Qu'en est-il d'une éventuelle modulation du taux de la CSG, qui augmenterait pour les pensions les plus élevées – même si je sais qu'il n'est pas prévu d'augmenter les impôts ? Quelles sont les modalités de rachat de trimestres pour les jeunes ? Enfin, il faut réviser les droits familiaux afin d'arriver à une équité entre public et privé s'agissant des trimestres validés par enfant, d'une part, et des pensions de réversion, d'autre part – comme c'était envisagé dans le précédent projet de réforme des retraites.