La politique de la ville porte assez curieusement son nom, puisqu'elle concerne souvent des quartiers spécifiques d'une ville. Or les problèmes liés au logement ne se résolvent pas à la seule échelle d'un quartier, mais à celle d'une ville et des zones qui l'environnent, dans une logique d'aménagement du territoire incluant d'autres enjeux, tels le transport et l'emploi.
Nous souhaitons que la délégation aux collectivités territoriale crée une mission d'information chargée de dresser le bilan des vingt ans de l'ANRU et de réfléchir à son avenir.
La rénovation urbaine est largement faite au nom de la mixité sociale. Même si ce concept peut être interrogé, les élus locaux relèvent de nombreuses difficultés en la matière. Dans les zones touristiques, par exemple, les classes moyennes et populaires peinent de plus en plus à accéder au logement en raison de la flambée des prix et d'un encadrement insuffisamment strict des résidences secondaires. Le bilan triennal de la loi SRU montre que 47 % seulement des communes concernées ont respecté leurs obligations de logements sociaux, beaucoup préférant payer des pénalités. La loi 3DS, qui devait rectifier le tir, a reporté à 2025 la date butoir fixée pour l'atteinte des objectifs et assoupli certaines règles. Dans son dernier rapport, la Fondation Abbé Pierre dénonce le recul des constructions dans le parc social et des coupes budgétaires de l'État pour les organismes HLM inédites depuis 1984. Comment apporter davantage de mixité sociale pour lutter contre le séparatisme des riches, qui ont les moyens de vivre entre eux ?