Il y a bel et bien une prise de conscience, que ce soit au ministère des armées et au ministère de l'Europe et des affaires étrangères, qui sont mes interlocuteurs privilégiés, ou à Bercy, une administration que je connais moins bien. Un certain nombre de dispositifs ont été élaborés, et l'on sent que nous avons changé de trajectoire. Nous sortons d'une période de réarmement, conformément à la loi de programmation militaire actuelle – nous verrons bien ce qui sera annoncé pour la prochaine. Cela s'explique par la compréhension très nette des défis auxquels nous faisons face. On peut se référer au discours prononcé par le Président de la République à l'École de guerre en février 2020, qui souligne la dangerosité du monde et la nécessité de répondre aux menaces.
Tout cela est-il suffisant ? Il m'est difficile de répondre à cette question, par manque de compétences techniques. J'entends que certaines choses sont très bien protégées tandis que d'autres le sont beaucoup moins, par manque de moyens ou en raison d'une absence de doctrine. Le fait que nos hôpitaux soient à ce point victimes de cyberattaques illustre à mes yeux tout le travail qui reste à faire.