Il y a quelques années, j'ai roulé entre Paris et Nantes dans une voiture diesel qui, comme carburant, n'utilisait que de l'huile de friture recyclée. J'ai ainsi appris que, bien décantée et filtrée, l'huile de friture pouvait couvrir 30 % d'un plein de diesel et même 100 % avec des moteurs modifiés.
L'utilisation à cette fin de l'huile de friture est illégale en France. Elle est très répandue en Europe, mais aussi dans nos régions de manière clandestine. Il serait quadruplement intéressant de légaliser et d'encadrer cette pratique en adoptant l'amendement. Ce serait bénéfique au pouvoir d'achat, puisque le litre d'huile de friture bien recyclée est moins cher que le carburant à la pompe. Ce serait bon pour le climat, car les émissions de gaz à effet de serre sont réduites. Cela éviterait les pollutions par les huiles usagées qui constituent un fléau pour les collectivités territoriales – elles renchérissent le coût de l'épuration des eaux usées. Enfin, même si cela peut faire sourire, c'est un élément d'indépendance énergétique : mieux vaut dépendre des baraques à frites du Nord que des puits des monarchies pétrolières. En France, on n'a pas de pétrole, mais on a de l'huile de friture !
Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas sortir du diesel ou qu'il faut continuer de dépendre de la voiture – il faut évidemment continuer à développer les transports collectifs. Il reste que notre amendement peut avoir un effet bien réel et très immédiat sur le pouvoir d'achat, le climat, la lutte contre la pollution et enfin sur notre indépendance énergétique. Je vous appelle à le voter.