Intervention de Thierry Alves

Réunion du mardi 24 janvier 2023 à 17h20
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Thierry Alves, directeur interrégional des services pénitentiaires Sud-Est – Marseille :

À l'instar de mon approche du fonctionnement des différents établissements pénitentiaires, je me rends autant que possible sur place pour rencontrer les organisations syndicales. Des tracts sont publiés et des alertes sont émises tous les jours, à l'échelle nationale ou locale, par des personnels qui expriment leurs difficultés et leur souffrance. Que met-on concrètement derrière ces mots de « laxisme », de « manque d'action » ou « d'absence d'encadrement » ? Je peux vous dire que j'entretiens un dialogue franc et courtois avec ces organisations syndicales, à travers lequel je m'efforce de tenir compte en permanence de toutes les observations et de les traiter, comme je l'ai fait en 2020 avec le renforcement du système des caméras de surveillance et des dispositifs de formation. De même, les organisations syndicales nous demandent parfois le transfert d'une personne détenue et nous pouvons répondre favorablement, même si ce n'est évidemment pas systématique. Vous qualifiez certains signalements figurant dans des tracts de dysfonctionnements. Donc acte. En tout état de cause, à mon niveau et dans le cadre de ce dialogue franc et courtois avec les organisations syndicales, je m'efforce toujours traiter les difficultés évoquées.

Je vais citer un autre exemple. Il est souvent demandé que l'organigramme de maison centrale soit respecté, pour atteindre un effectif de 148 surveillants. Nous en avons moins, mais je suis toujours vigilant vis-à-vis des établissements les plus sensibles. Malheureusement, je ne peux travailler qu'avec les moyens qui me sont alloués. Il manque en effet une dizaine d'agents dans cet établissement malgré les efforts conjugués, à tous les niveaux, pour promouvoir ce métier et participer à des forums de recrutement. Au moment de la répartition des effectifs qui m'étaient alloués, 330 postes étaient vacants pour l'ensemble de direction interrégionale : je ne disposais que de 40 agents que j'ai répartis sur le territoire interrégional. Cette réponse au problème du manque de personnel n'est pas satisfaisante pour les organisations syndicales et pour les agents, mais elle est apportée au regard de l'équilibre général que je dois mettre en œuvre à l'échelle de la DISP.

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