Je souhaite revenir dans un premier temps sur le moment spécifique de l'agression et du meurtre d'Yvan Colonna en détention. Vous avez évoqué le fait que Franck Elong Abé ait pu accéder à un poste de chargé de nettoyage des salles de sport à condition de faire l'objet d'une surveillance particulière. Les notes applicables prévoient en effet que la « candidature des DPS aux activités offertes en détention ou à un travail doit faire l'objet d'un examen attentif », vous l'avez dit, et précisent également que « la réunion dans un même lieu de détenus DPS doit dans la mesure du possible être limitée, notamment en maison d'arrêt ». Or, si vous évoquez le dosage subtil des équilibres entre surveillance et liberté – et nous partageons avec vous la nécessité de préparer la sortie de prison –, force est de constater que nous avons affaire à deux DPS, qui se sont retrouvés seuls pendant quinze minutes sans aucune surveillance humaine et alors même que le système de vidéosurveillance était défaillant. L'agression a duré neuf minutes sans que nul ne s'en aperçoive. Le rapport de l'IGJ précise d'ailleurs que Franck Elong Abé ne regardait même pas les caméras de surveillance, comme s'il était conscient de leur défaillance.
Par ailleurs, je souhaite savoir si d'autres détenus avec un passé terroriste aussi dangereux que celui de Franck Elong Abé ont pu accéder au même niveau d'emploi au sein d'une prison. J'avais interrogé sur le sujet votre collègue occupant le poste de cheffe du renseignement pénitentiaire qui n'avait pas pu me répondre, mais vous pourrez peut-être répondre à la question à l'échelle de votre périmètre.