Vous me demandez si je pensais à titre personnel que M. Colonna, classé DPS pour plusieurs critères, pouvait être en capacité de s'évader. Je répondrai « oui et non ». Non parce que la fin de sa période de sûreté s'approchait et qu'aucun élément pertinent ne laissait entendre qu'il voulait s'évader. Mais nous n'ignorions pas le soutien dont il faisait l'objet, surtout à l'extérieur mais aussi à l'intérieur – c'était quelqu'un qui avait beaucoup de relations. Il y avait aussi un risque pour l'ordre public : vous n'êtes pas sans savoir qu'aussitôt que quelque chose pouvait mal se passer au sujet de M. Colonna, cela pouvait troubler l'ordre public à l'extérieur.
Comme la détention, je savais que Franck Elong Abé avait laissé pousser sa barbe. Des détenus le font par moments ; ce n'est pas un signe de passage à l'acte violent. J'étais aussi au courant, au même titre que la détention, de l'interprétation a priori de certaines surveillantes de son comportement mais il faut un peu plus étayer ces informations, qui ont été relayées en CPU « dangerosité ». Enfin, je n'ai pas souvenir d'information selon laquelle il cherchait à savoir quand Yvan Colonna était dans la salle de sport.