D'un point de vue général, considérez-vous que le repérage et le suivi des phénomènes de radicalisation à la maison centrale d'Arles ont été appliqués correctement, étant donné le contenu de la fiche relative à Franck Elong Abé retraçant son passif d'ancien combattant en Afghanistan et de détenu à problèmes ? S'il est une chose dont on ne peut disconvenir, c'est que le parcours carcéral de M. Elong Abé a été émaillé d'incidents. Considérez-vous que l'organisation générale du suivi de sa radicalisation ait été appropriée à son degré de dangerosité potentiel, étant donné la multiplicité des signaux d'alerte et des incidents graves à Condé-sur-Sarthe dont vous avez fait mention, avec un placement à l'isolement quasiment systématique ?
De l'avis de l'ancienne directrice de la maison centrale, à partir du moment où il est arrivé à Arles, le comportement de M. Elong Abé est devenu moins problématique qu'à Condé-sur-Sarthe. Néanmoins, considérez-vous que les quatre incidents le concernant à Arles – que n'a pas mentionnés l'ancienne directrice lorsqu'elle a été auditionnée par la représentation nationale en mars dernier – devaient être traités comme ils l'ont été ? Considérant les informations dont disposait la direction de l'établissement sur les incidents ayant émaillé sa détention et sur son parcours de délinquant puis de radicalisé investi à l'étranger, est-il habituel, selon votre expérience, qu'un détenu présentant la dangerosité potentielle de M. Elong Abé exerce des fonctions de nettoyage ou de jardinage pendant sa détention à Arles ? Ce sujet me taraude et j'aimerais savoir quelle a été votre réaction de professionnel chargé du suivi des personnes de ce type lorsque vous avez appris ce qui s'est passé le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la maison centrale.