Je suis un hospitalo-universitaire, je suis très attaché à la recherche clinique et à la recherche au lit du patient. Je l'ai dit, je pense que l'Inserm pourrait faire davantage de recherche clinique, mais il doit aussi le faire en lien avec les CHU : je veillerai donc à les rapprocher. Ce qui manque actuellement, ce sont des synergies.
Mon unité de recherche se trouve dans un centre d'investigation clinique. Vingt mètres séparent le laboratoire et la partie où se trouvent les médecins, vingt mètres qui ne se parcourent pas naturellement. Pour que les chercheurs aillent vers les médecins et les médecins, vers les chercheurs, c'est une question de volonté. J'ai bien la volonté de remettre tout le monde autour de la table pour booster la recherche, à la fois du laboratoire au patient et du patient au laboratoire.
La question essentielle, c'est celle du temps consacré à la recherche, mais comme les hôpitaux sont en souffrance, le temps consacré à la recherche est phagocyté par le soin. Je milite pour que l'on redéfinisse le rôle des hospitalo-universitaires et que l'on protège le temps consacré à la recherche. On ne peut pas faire de la recherche de qualité le soir après vingt-deux heures et le week-end. Si l'on veut faire de la recherche clinique de qualité, si l'on veut être compétitif, il faut que le temps consacré à la recherche soit protégé. Il faut donc avoir, avec les CHU et les ministères, une discussion sur la redéfinition du rôle et du travail des hospitalo-universitaires.