Intervention de Philippe Berta

Réunion du mercredi 25 janvier 2023 à 15h10
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Berta :

Tous les indicateurs sont concordants pour indiquer un recul de la recherche française ces dernières années, et la recherche en santé n'est pas épargnée. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche constitue désormais un élément de départ aussi bien pour la revalorisation des carrières que pour l'affectation de nouveaux moyens, mais en santé, en particulier, on reste loin du compte. La crise pandémique a confirmé, s'il en était besoin, l'urgence de regrouper l'ensemble des recherches en biologie et santé sous l'égide d'un seul organisme, qui se doit d'être l'Inserm. Ce regroupement s'impose d'autant plus que la recherche médicale implique des investissements massifs, avec le passage à la biologie de « haut débit ». Cela conduirait à alléger les lourdeurs administratives, à rendre plus lisible l'organisation et les stratégies de recherche en santé et à mutualiser les moyens. Quelle est votre position sur cette éventuelle réorganisation, alors qu'aujourd'hui, seule l'Aviesan, que vous aurez à présider, permet des liens inter-EPST ? Quels sont la définition des missions de l'Aviesan, les moyens qui lui sont affectés et, tout simplement, sa réalité opérationnelle ?

Sur le plan des moyens, ne vous paraît-il pas urgent de revaloriser les carrières et de donner à la recherche en santé des moyens nouveaux, qui puissent enfin nous rapprocher des efforts consentis depuis bien longtemps par l'Allemagne ? Une approche consisterait aussi à mettre fin à l'émiettement des sources de financement entre crédits récurrents, de l'ANR, caritatifs et projets hospitaliers de recherche clinique (PHRC). En moins de vingt ans, plus de 5 000 de ces PHRC ont été financés, à hauteur de 860 millions d'euros, sans aucune évaluation du dispositif, alors que, comme le souligne le nouveau président de l'Académie des sciences, le professeur Alain Fischer, ces 5 000 projets n'ont donné lieu qu'à 1 500 publications. Ne faut-il pas regrouper tous ces financements sous l'égide de l'Inserm, en veillant à ce que la part contractuelle n'excède pas, par exemple, 20 % des crédits alloués ?

La dernière analyse livrée par la Cour des comptes confirme, malgré les difficultés budgétaires enregistrées, l'excellence de la recherche produite par les unités de l'Inserm et conforte bien la péréquation entre l'argent investi dans la recherche et les résultats sous forme de publications ou de valorisation. Sur ce dernier point, comment voyez-vous l'évolution d'Inserm Transfert dans le contexte déjà si complexe de l'organisation de structures de valorisation et de transfert ?

Enfin, comment, à l'avenir, mieux organiser cette grande et unique institution de santé que pourrait être l'Inserm, à l'interface de la recherche fondamentale – j'insiste sur ces mots –, de la recherche clinique et de l'industrie, avec la contribution essentielle des associations de patients, que vous n'avez pas mentionnées ?

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