Mes chers collègues, je vous remercie de la confiance que vous venez de m'accorder, qui m'honore et m'oblige.
Je souhaite la bienvenue aux nouveaux députés : ils ont bien fait de choisir la commission de la défense nationale et des forces armées.
Nous devons être parfaitement lucides s'agissant du contexte international : la guerre est de retour en Europe, la menace terroriste demeure à un niveau élevé, comme nous l'avons encore vu il y a quelques jours à Oslo, et le changement climatique sera de plus en plus un facteur d'amplification des crises.
Nous n'avons pas attendu ces événements pour engager la remontée en puissance de notre outil de défense, depuis cinq ans, sous l'impulsion du Président de la République. Dès 2018, nous avons voté une loi de programmation militaire ambitieuse, qui a été respectée chaque année malgré les différentes crises que nous avons traversées.
De nombreux efforts restent toutefois nécessaires pour assurer la souveraineté de notre pays. Notre ambition nationale est claire : avoir une défense française forte et souveraine nous permettant d'être moteur, au sein de nos alliances, pour la sécurité de nos concitoyens et de notre continent. Toutefois, notre souveraineté ne doit pas se concevoir qu'en termes militaires : elle touche à tous les domaines stratégiques – l'économie, l'alimentation, la technologie, l'énergie et la santé – et vise un objectif de puissance globale et de résilience.
Nous devrons veiller aux forces morales de notre pays, à la cohésion sociale et à l'adhésion de chaque citoyen à notre projet collectif : il s'agit là de facteurs déterminants de notre capacité à nous défendre. Nous devrons être particulièrement attentifs à notre jeunesse, à laquelle il faudra donner l'envie et les moyens de « faire nation ».
Je sais que nous sommes ici tous convaincus de l'impérieuse nécessité de notre défense nationale, mais permettez-moi de rappeler, notamment aux nouveaux venus, que la commission de la défense doit avoir un rôle majeur au sein de nos institutions, tant à l'occasion de l'examen des projets de loi de finances, chaque automne, que des débats, que nous aurons sans doute dans les prochains mois, sur la loi de programmation militaire. Il nous appartiendra aussi de contrôler l'action du Gouvernement en veillant au respect de l'esprit de défense globale, de représenter l'Assemblée nationale et d'interagir avec la communauté de défense – les militaires, leurs familles, les civils de la défense, les entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD) qui représentent plusieurs centaines de milliers d'emplois dans notre pays, les associations d'anciens combattants –, de promouvoir les intérêts de la France dans le cadre des relations parlementaires que nous avons avec d'autres pays, l'Union européenne et des organisations internationales telles que l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Il nous faudra vivifier l'esprit de défense partout, en particulier dans nos territoires, auprès de nos concitoyens, des entreprises, des associations et des collectivités territoriales, car la défense est l'affaire de tous.
Enfin, nous devrons collectivement veiller à rehausser le niveau du débat stratégique au Parlement en renforçant son autonomie d'appréciation et sa capacité de proposition et d'action. Il s'agit là d'un impératif aussi politique que stratégique pour notre pays.
C'est pourquoi l'action de chacun d'entre vous sera déterminante. Nous devons nous rassembler pour notre défense. Vous pouvez compter sur mon engagement sans faille, sur ma volonté d'associer chacun d'entre vous à nos travaux, dans une logique de co-construction, et sur mon souhait de lancer rapidement des actions innovantes pour qu'ensemble, nous soyons utiles à notre défense nationale.