L'article 2, que vous avez inséré dans la loi, est un cavalier social puisqu'il n'est en rien de nature budgétaire. Il est surtout révélateur de votre mauvaise conscience. Le travail de celles et ceux qui arrivent au bout de leur carrière est en effet un problème sérieux. Cette question avait déjà été évoquée lors de la précédente tentative de réforme des retraites et vous avait alors donné du fil à retordre. Vous voulez que les personnes travaillent plus longtemps. Or nombre de seniors – 44 % des 55-64 ans selon une étude – n'ont plus d'emploi.
Vous vous êtes aperçu qu'il y avait un souci, vous faites donc semblant de le régler. Nous nous opposons à cette méthode qui ne résout aucun problème. Votre dispositif revient à créer une trappe à précarité puisque davantage de femmes et d'hommes expérimentés se retrouveront en dehors du marché de l'emploi, en situation d'incapacité et de précarité. Au bout du compte, le montant de leurs pensions baissera – car tel est bien l'objectif caché de cette mesure.