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Intervention de Frédéric Maillot

Séance en hémicycle du jeudi 9 février 2023 à 9h00
Tarif réduit aux étudiants boursiers et précaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Maillot :

est une réalité pour bon nombre de nos compatriotes, en particulier les étudiantes et les étudiants. Oui, dans ce pays, de jeunes femmes et de jeunes hommes, qui sont l'avenir de notre société, hypothèquent leur avenir et leur santé par manque de moyens.

Alors que notre système scolaire est l'un des plus inégalitaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), alors que les différentes réformes du bac et l'instauration de Parcoursup rendent de plus en plus compliqué un accès démocratisé aux études supérieures, les étudiantes et les étudiants qui parviennent à franchir tous ces obstacles plongent, pour nombre d'entre eux, dans la précarité.

Face à cette jeunesse que l'on célèbre, que l'on cite souvent en exemple, qui nous oblige par son engagement, sommes-nous vraiment à la hauteur ?

En France, 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. Mais la précarité est bien plus étendue que ne le laisse penser ce simple chiffre. La crise de la covid-19 a agi comme un révélateur des failles d'un système de bourses à bout de souffle, incapable d'assurer l'autonomie des étudiantes et étudiants, un système qui exclut bon nombre de jeunes dont la famille ne peut subvenir à leurs besoins.

Cela fait des années que le constat est connu, que nous rappelons à intervalles réguliers les mêmes chiffres, dans l'espoir qu'un jour, une réforme structurelle, comme celle que nous proposons, intervienne.

Le coût de la vie étudiante continue d'augmenter – de près de 7 % en 2022 –, mais le montant des bourses n'a été relevé que de 4 %. Cette précarité se traduit par un non-recours aux soins et par une mauvaise nutrition : 40 % des étudiants renoncent à des soins et 56 % d'entre eux déclarent ne pas manger à leur faim. À La Réunion, la moitié des étudiantes et des étudiants ne sont pas boursiers et sont encore plus vulnérables à l'augmentation du coût de la vie.

Pendant la crise de la covid-19, quelques mesures d'urgence ont été accordées, ici et là, aux étudiantes et étudiants, dont le repas à 1 euro, qui a permis de les nourrir massivement. Mais, par mesquinerie comptable, le dispositif a ensuite été réservé aux boursières et aux boursiers. Pourquoi ? La situation sociale des étudiants s'est-elle soudainement améliorée ? Non, c'est même le contraire. Le système des bourses a-t-il été revu pour être plus juste et bénéficier à toutes les personnes qui en ont besoin ? Non plus : la réforme des bourses n'a pas eu lieu et le système continue de passer à côté de bon nombre d'étudiants et d'apprentis, qui en ont pourtant besoin.

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