On parle souvent des difficultés que vivent les familles en fin de mois. Mais pour nous, à La Réunion, le problème, ce ne sont pas les fins de mois : ce sont les débuts de mois ! Une enquête récente de l'Insee, qui date de 2017 – elle n'est pas très ancienne –, révèle que pour les familles les plus modestes, la part des dépenses contraintes s'élève à 37 % des ressources totales. Cela signifie que, dès le début du mois, les familles réunionnaises ont la tête sous l'eau. Les chiffres – pas ceux du Parti socialiste ni de la NUPES mais bien ceux de la Croix-Rouge – montrent qu'en 2021, dans un département français, celui de La Réunion, une famille sur dix a eu recours à un colis alimentaire. Telle est la réalité sociale de notre territoire ; telle est la réalité de la cherté de la vie à La Réunion.
Je tiens à préciser que certaines mesures ont été prises, c'est vrai. Le bouclier qualité prix est une réalité ; l'observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) en est une autre – mais il n'a pas suffisamment de moyens pour faire son travail ; le décret relatif à l'aide exceptionnelle à l'acquisition de carburants est aussi une réalité, mais il faut aller plus loin. Il faut s'interroger sur le rôle des oligopoles et des monopoles dans la grande distribution !