Intervention de Jiovanny William

Séance en hémicycle du jeudi 9 février 2023 à 9h00
Cout de la vie en outre-mer — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJiovanny William :

En 2012, 2017, 2019 et 2020, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l'Assemblée nationale, le Sénat, ainsi que l'Autorité de la concurrence ont remis pas moins de six études et rapports d'information sur les moyens de résorber la cherté de la vie dans les territoires dits d'outre-mer. En l'espace de douze ans, plus de soixante-cinq propositions ont été formulées par le Parlement et par d'autres instances publiques et administratives pour réduire la cherté de la vie outre-mer ; deux lois sectorielles ont été adoptées, en 2012 et en 2017, qui ont notamment mis en place le fameux dispositif du bouclier qualité prix ; cinq condamnations financières ont été prononcées par l'Autorité de la concurrence.

À lire ces chiffres, on mesure parfaitement le déséquilibre. On pourrait presque croire que la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, La Réunion et la Polynésie sont des paradis d'un nouveau genre, tolérés, voire organisés par la France et par la République – il semblerait que la distinction soit désormais de mise –, des paradis financiers où il fait bon vivre, dans un climat d'impunité, dans le règne de la démesure, avec une mainmise sans faille sur le marché local. Toutefois, dans ces paradis, nos familles peinent à boucler leurs fins de mois. Pendant ce temps, dans nos territoires, le taux de pauvreté atteint le double, voire le triple de ce qu'il est en France hexagonale.

En 1946, donc dans cette période de République, la promesse d'une justice sociale et économique nous a été faite. En 2023, nous attendons toujours. C'est donc désormais à nous, élus de la XVIe législature, de prendre nos responsabilités. La commission d'enquête que nous appelons de nos vœux et dont nous défendrons la création jusqu'au bout aura vocation, je l'espère, à s'attaquer au coût de la vie dans sa dimension la plus large, sans œillères, ni cachotteries, ni entourloupes. Pas de langue de bois ! Pas de langue de bois sur la décomposition des prix, ni sur les situations de monopole qui perdurent malgré les règles pourtant connues de tous. Pas de langue de bois et pas un énième document bien rangé au fond des tiroirs !

Par le biais de cette commission d'enquête, nous nous attaquerons sans concession aux monopoles et aux pratiques qui privent nos compatriotes de la possibilité d'accéder au meilleur et à des prix raisonnables. Nous croyons donc que cette commission d'enquête insufflera un vent d'espoir face aux mesures ponctuelles accordées en temps d'inflation. Nous ne demandons pas l'aumône ; nous ne quémandons pas. Nous exigeons, nous revendiquons et nous irons jusqu'au bout pour que la justice sociale et économique soit rendue.

Oui, le groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES votera en faveur de la proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête sur le coût de la vie outre-mer, afin que cessent la duplicité et toutes les formes de violences économiques à l'encontre de nos populations.

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