Cette intervention me donne l'occasion de saluer le travail effectué par mon collègue Nicolas Metzdorf, qui ne peut malheureusement être présent pour s'exprimer au nom du groupe Renaissance, alors que les sujets abordés dans ces deux accords lui tiennent particulièrement à cœur.
Il est indéniable que la zone indo-pacifique représente un enjeu stratégique déterminant pour notre pays, ainsi que vous l'avez rappelé, madame la secrétaire d'État. Alors que cette zone concentre déjà 14 % de nos exportations, nos investissements directs y ont été multipliés par sept en quinze ans. En outre, 9 de nos 11 millions de kilomètres carrés de ZEE se situent dans les océans Indien et Pacifique.
Dans le domaine sécuritaire, le ministère des armées a élaboré en 2019 une stratégie de défense française dans l'Indo-Pacifique, ce qui démontre l'importance de renforcer notre présence au sein de cet immense espace. À cet égard, l'océan Indien occidental, où se trouvent plusieurs de nos territoires d'outre-mer et où plus d'un million de Français résident, doit faire l'objet d'une attention renouvelée de notre part. Cette zone, qui représente à elle seule 20 % du total de notre ZEE, est en effet soumise aux appétits de nouveaux acteurs aux ambitions globales, à l'instar de la Chine et de la Russie.
À ces nouveaux entrants s'ajoutent des éléments de déstabilisation bien connus, notamment la piraterie et le terrorisme dans la corne de l'Afrique, nourris par les conflits religieux et régionaux, ainsi que par la pauvreté dont les populations de cette région du monde sont malheureusement victimes – autant d'éléments qui doivent inciter la France à assumer davantage son rôle d'acteur à part entière dans la région.
Les deux accords qui nous sont présentés pour approbation peuvent nous y aider en renforçant notre coopération avec les pays insulaires et maritimes du Sud-Est de l'Afrique. Issus du programme européen Mase, ils ont pour objectif de renforcer la sécurité et la sûreté maritimes dans la région de l'océan Indien occidental, en y associant les pays riverains, afin que leur action complète, voire supplée, celle des opérations multinationales engagées depuis de nombreuses années dans la zone.
Ces deux accords témoignent donc de l'évolution de notre pensée en matière de sécurité collective, laquelle ne saurait être assurée durablement en étant imposée de l'extérieur. Ce n'est qu'à travers une coopération étroite avec les différents acteurs étatiques de la zone que nous pourrons endiguer l'insécurité qui sévit dans les eaux de cette partie du globe.
Avec l'accord pour la mise en place d'un mécanisme d'échange et de partage de l'information maritime, ainsi qu'avec l'accord régional sur la coordination des opérations en mer dans l'océan Indien occidental, nous ouvrons la voie à un partage de bonnes pratiques et à une bonne coopération entre les différentes administrations nationales. La création de deux centres régionaux chargés respectivement de l'information et de la coordination entre les autorités signataires permettra un suivi en temps réel des activités maritimes dans la zone et un déploiement plus efficace de nos opérations en mer.
Ces accords favorisent donc une architecture de sécurité maritime renouvelée, susceptible de bénéficier grandement aux pays de la zone, y compris à nos territoires insulaires dans l'océan Indien. À cet égard, je tiens à souligner que le groupe Renaissance, comme l'ensemble de la majorité, veillera toujours à ce que tous les territoires français bénéficient des accords internationaux signés par notre pays. Nous ne pouvons donc que nous réjouir que le Gouvernement ait clairement signifié devant la représentation nationale que le département de Mayotte, au même titre que celui de La Réunion, sera bien couvert par les dispositions de ces deux accords.
Espérons que l'approbation de ces deux textes, en faveur de laquelle notre groupe votera, permettra effectivement l'établissement de liens toujours plus étroits et francs avec les États voisins de l'océan Indien, pour accroître encore la sécurité des biens et des personnes dans cette partie du monde.