Ce qui passe ici pour un texte sans grande importance est vu au Sénégal comme une provocation. Ne laissons pas abîmer une relation marquée, notamment, par la présence de quatre députés aux États généraux de 1789, par la lourde part prise par les Sénégalais dans les guerres mondiales aux côtés de la France, par la langue que nous avons en usage commun, etc. Ce serait une erreur d'autant plus grave que la présence française dans la région est contestée et que notre pays y est rendu coupable de tous les maux. Ce traitement est injuste et mensonger ; la propagande, notamment russe, n'y est pas pour rien. Mais la vérité est que cette propagande n'aurait aucune prise si le gouvernement français n'avait pas multiplié les erreurs dans la région. Entendons-nous : la France n'est pas critiquée pour elle-même, mais pour une certaine politique. Si ces conventions sont ratifiées, elle enverra à nouveau le signal d'un soutien à un gouvernement en pleine dérive autoritaire.
L'heure est à un changement radical de politique au service d'une francophonie populaire rompant avec les leçons de démocratie à géométrie variable et avec tout ce qui alimente un néocolonialisme réel ou ressenti, à commencer par le soutien à des gouvernements en butte à l'opposition massive de leurs peuples. Entendons ces derniers ; ils sont l'avenir de la relation entre la France et les pays africains.