Le Sénégal a un système juridique, une organisation judiciaire et des codes tout à fait similaires aux nôtres. Nous accueillons donc favorablement ce texte technique sur l'entraide judiciaire en matière pénale entre nos deux pays qui est, en fait, la modernisation d'un accord issu de la convention de 1974. Le renforcement de la politique d'entraide entre nos nations pour la lutte contre la criminalité et le développement des relations franco-africaines va dans le bon sens. Il serait d'ailleurs souhaitable que le Gouvernement travaille à des accords similaires avec d'autres pays africains.
J'en profite pour ouvrir une parenthèse et former le vœu que le Gouvernement travaille également à des accords avec tous les pays africains pour parvenir enfin à un taux d'exécution satisfaisant des obligations de quitter le territoire français, ces OQTF malheureusement connues qui surgissent tant de fois dans l'actualité tragique de notre pays et dont l'exécution systématique serait un atout non négligeable dans la gestion de l'immigration clandestine et du risque terroriste.
Au-delà de ces accords, la France et le Sénégal entretiennent une relation particulière dont témoigne, par exemple, la présence d'éléments français au Sénégal ; ces forces armées contribuent à la formation et à l'appui de l'armée sénégalaise et lui permettent de mener au mieux des opérations de maintien de paix et de sécurisation des frontières, notamment celle avec le Mali, zone rendue instable par la présence de djihadistes et les trafics illicites. Ces relations importantes ont pourtant été délaissées à l'échelle du continent africain par les précédents et l'actuel gouvernement. L'abandon d'une réelle politique France-Afrique sans vision audacieuse pouvant reposer sur la francophonie nous a d'ailleurs conduits à n'être que les spectateurs de nos déboires au Mali et, plus récemment, au Burkina Faso. Ces échecs témoignent de notre perte d'influence ; pire, d'une perte de considération.
Mais il existe encore une envie de France en Afrique et le Rassemblement national, lui, souhaite amplifier ces relations ; amplifier, par exemple, le développement de la francophonie pour faire de celle-ci un véritable outil de développement industriel et de coopération économique dont le Sénégal, acteur historique de la francophonie, pourrait être un moteur. C'était le sens de la visite qu'a effectuée dans le pays notre présidente Marine Le Pen il y a quelques jours et lors de laquelle elle a réaffirmé au président Macky Sall notre vision d'une relation France-Sénégal encore plus riche, plus amicale et plus fréquente.
Nous proposons d'ailleurs depuis longtemps, pour améliorer la stabilité du monde, de cesser de dénier à l'Afrique la place légitime qui doit lui revenir dans l'organisation de la communauté internationale. À ce titre, le continent devrait bénéficier d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Le Rassemblement national promeut depuis des années cette mesure de bon sens. Le Sénégal, même s'il a connu des mouvements sociaux dramatiques lors des dernières élections législatives, reste un État de droit respectueux de la démocratie, un pays uni autour de cultures séculaires et doté d'une diplomatie rayonnante. Il pourrait ainsi représenter l'Afrique de manière permanente.
J'ai volontairement élargi mon propos pour insister sur le fait que nous nous félicitons que des mesures soient prises pour améliorer les relations entre nos deux pays. C'est pour cela que notre groupe votera en faveur de ce texte.