Cela dépend de l'expérience des territoires. Certains députés viennent de circonscriptions qui ont connu des drames (submersion sur la côte atlantique, fermeture de stations de ski par manque de neige, nombreux morts pendant les canicules, etc.). À partir du moment où un territoire a vécu une crise majeure, il a une approche un peu différente du risque et de ses enjeux. Ce qui est vrai pour les élus l'est peut-être aussi pour les personnels. En tout cas, il est beaucoup plus facile à un élu d'embarquer sa population et ses agents si le territoire a une expérience du risque majeur.
Cette expérience peut aussi porter sur des enjeux industriels : je pense à l'incendie de Lubrizol, à Rouen. La population se trouve en bord de Seine, en zone inondable ; plusieurs sites sont classés Seveso, ce qui oblige à revoir en profondeur la façon de penser le territoire.
Une autre pratique que nous jugeons intéressante consiste à ne pas réaliser son diagnostic seul et à le coconstruire – ou, en tout cas, à partager régulièrement sur le sujet et à communiquer les résultats intermédiaires. De sorte qu'en arrivant au terme de l'exercice, les constats ont été largement partagés et ce travail n'est plus à faire. L'expérience montre que réaliser son diagnostic seul, même en communiquant par la suite et en sollicitant les autres services pour leur dire qu'ils sont concernés, ne fonctionne pas.
Comment mobiliser vos collègues députés ? Je n'ai pas la réponse, mais il est certain qu'avoir des alliés avec lesquels coconstruire le diagnostic sur la vulnérabilité et sur les points à faire évoluer, est à la fois un enjeu et un levier.
Un autre levier est le benchmark, sous réserve naturellement qu'il s'agisse de collectivités comparables. Voir ce que font les autres parlements, qui se posent certainement les mêmes questions que l'Assemblée nationale, serait intéressant.