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Intervention de Manon Meunier

Séance en hémicycle du mercredi 25 janvier 2023 à 15h00
Limitation de l'engrillagement des espaces naturels et protection de la propriété privée — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaManon Meunier :

La première fois que j'ai pris la parole à cette tribune, au début de la législature, c'était afin de vous alerter du désintérêt grave que semblait manifester le Gouvernement pour une cause qui détermine pourtant l'avenir de nos concitoyens, puisqu'elle détermine l'avenir de notre planète : la préservation de la biodiversité et du vivant. Je rappelais à quel point nous étions dépendants de la biodiversité, que ce soit à travers les pollinisateurs, premiers alliés des paysans, ou à travers l'océan et son monde vivant, qui fournissent une bouffée d'oxygène sur deux de l'air que nous respirons. Je rappelais également notre bilan : 1 million d'espèces sont menacées de disparition dans les années à venir. En parallèle, je rappelais que le Gouvernement n'investissait que 300 millions d'euros dans cette cause dans le projet de loi de finances – autant dire rien, des miettes au regard du budget de l'État.

J'aimerais vous dire que tout a changé, que la COP15 pour la biodiversité qui a eu lieu en décembre à Montréal fut une révélation pour le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu. J'aimerais vous dire qu'il en est revenu en homme changé et déterminé à investir massivement pour le vivant. Malheureusement, il n'en est rien. Pire, des ONG nous ont alertés sur le rôle néfaste qu'aurait joué la France dans les négociations de la COP15, notamment pour défendre la pêche intensive industrielle. Nous attendons toujours des réponses de M. Béchu à la suite de ces accusations.

Puisque le Gouvernement ne met pas le sujet de la biodiversité sur la table, je me réjouis qu'il soit au moins pris en main par les membres de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, comme en témoigne l'examen de la proposition de loi sur le désengrillagement des espaces naturels.

C'est avec un sentiment partagé que je me présente devant vous aujourd'hui. Certes, la disposition principale de cette proposition de loi – désengrillager nos forêts et nos paysages – va dans le bon sens : la discontinuité des milieux, c'est-à-dire la fragmentation de nos paysages due à des routes, des barrages ou des grillages, empêche les animaux de circuler librement, ce qui est l'une des causes importantes et scientifiquement reconnues du déclin de la biodiversité.

Cette proposition de loi va aussi dans le bon sens car la chasse en enclos, qui se cache souvent derrière ces grillages, a été dénoncée en chœur sur la plupart de ces bancs pour ce qu'elle est : une pratique cruelle qui ne laisse aucune possibilité de fuite à l'animal et lui crée énormément de stress.

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