L'engrillagement des espaces naturels permet d'aborder l'une des principales causes de l'effondrement de la biodiversité, à savoir la fragmentation des habitats. En effet, plus les habitats sont morcelés, moins les espèces sont en mesure de maintenir leur population. La discussion de ce texte nous permet de mettre la biodiversité au cœur de nos débats pendant quelques heures – je devrais dire pendant quelques minutes, compte tenu de la procédure de législation en commission –, et il convient de le saluer.
Lors de son examen en première lecture, ce texte sur l'engrillagement a pu être amélioré, en précisant par exemple la date à partir de laquelle les clôtures sont concernées par les dispositions de la proposition de loi ou encore le fait que ces mesures s'appliquent également aux réparations des clôtures existantes, même si celles-ci ont été installées antérieurement à la date d'application. Par ailleurs, la proposition de loi prend en considération – cette modification sémantique a son importance – la faune sauvage dans son ensemble, et non plus uniquement le gibier.
Toutefois, nous sommes restés sur notre faim sur certains sujets. Bien que ce ne soit pas explicitement indiqué, nous savons toutes et tous que ce texte s'attaque indirectement à la pratique barbare de la chasse en enclos. Nous aurions apprécié qu'il soit plus direct et interdise purement et simplement cette pratique d'un autre temps. Cette activité draine des sommes d'argent importantes pour le plaisir de riches industriels, de rentiers ou d'aristocrates de tout poil. Dans le moindre enclos bas de gamme, le droit d'abattre un sanglier se monnaie aux alentours de 300 euros. Les prix s'envolent lorsqu'il s'agit d'abattre un individu d'une espèce exotique et certains sont prêts à payer jusqu'à 4 000 euros pour avoir la possibilité de tuer un grand cerf, à demi apprivoisé car issu de l'élevage et sans aucune chance de s'échapper.