Madame la secrétaire d'État, en mon nom et en celui de mon groupe, je vous adresse mes vœux, ainsi qu'à toutes les personnes présentes, et je vous remercie d'être parmi nous pour répondre aux questions portant sur les conclusions du dernier Conseil européen. Ces conclusions sont très instructives : elles reflètent parfaitement la hiérarchie des défis auxquels sont confrontés les pays membres de l'Union européenne – le conflit russo-ukrainien, la sécurité énergétique et les capacités de défense, si je puis dire, en Europe, autant de sujets qui irriguent nos débats et surtout préoccupent nos concitoyens.
Je souhaite vous interroger sur un point précis, qui ressemble fâcheusement à un angle mort de la politique européenne : il s'agit de la cohérence des politiques énergétiques.
L'Union européenne, au motif qu'elle doit faire avancer le rouleau compresseur de la concurrence dans tous les domaines de l'économie, s'évertue à maintenir les conditions actuelles du marché unique de l'énergie, même si l'on apprend que celui-ci va être modifié. Selon un mécanisme absurde, le prix de l'électricité est déterminé sur le marché de gros, où l'électricité est négociée avant d'être livrée aux clients, en fonction du prix du mégawatt produit par la dernière centrale à gaz à laquelle on fait appel. Le problème est que le prix du gaz est actuellement très volatil. Le Rassemblement national propose donc de sortir de cette tutelle. À titre personnel et au nom de mon groupe, j'ai déjà évoqué ce sujet devant le Parlement européen dès le mois de mai 2021, c'est-à-dire il y a déjà presque deux ans. Nous proposons de nous libérer d'une règle qui gonfle artificiellement la facture énergétique des Français. Pouvez-vous nous dire pourquoi le Gouvernement auquel vous appartenez ne défend pas cette position de bon sens lors des négociations au sein du Conseil ?
Autre question, intimement liée à celle de la maîtrise des coûts, êtes-vous en mesure de nous donner des éléments concrets concernant la révision de la taxonomie, au sein de laquelle le nucléaire doit être pleinement intégré en tant qu'énergie éligible aux financements européens ? Il convient de rappeler que c'est le nucléaire français qui, malgré ses faiblesses, soutient l'indépendance de l'Allemagne en particulier et plus généralement l'indépendance européenne. Dans ce domaine, vous savez que vous pouvez vous appuyer sur la présidence suédoise. Que comptez-vous faire ?