Je vous remercie de ce travail dont la partie informative est particulièrement utile. Je vous remercie également de rappeler l'histoire en rappelant que la vaccination a d'abord débuté dans les centres parce que nous étions confrontés à des problèmes de réfrigérateurs et de chaîne du froid. Il est important de le rappeler car nous avons parfois tendance à quelque peu réécrire l'histoire.
Ma première question concerne les limites de la campagne. Vous en mentionnez deux : la moindre vaccination des personnes âgées en lien avec le vieillissement, l'isolement et le difficile accès à Internet ; la difficulté à effectuer le quatrième rappel. Au-delà des explications précitées, ne pensez-vous pas qu'il s'est progressivement créé une forme de lassitude ou d'accoutumance chez les personnes âgées, qui ont pu considérer avoir fait assez après les premières doses ? Nous avons constaté ce phénomène cet hiver avec le vaccin contre la grippe, pour lequel une déficience importante a été enregistrée chez cette même population. Nous avons également vu, à la faveur de la reprise de l'épidémie en Chine, que la vaccination y avait aussi diminué chez les personnes âgées. Il me semble donc qu'il existe un problème d'échappement lié à cette forme d'usure.
Ma seconde question porte sur le démarrage difficile de la campagne. Est-ce vraiment dû à des difficultés d'anticipation ? Je me souviens surtout de l'état d'esprit qui animait notre pays en décembre 2020, lorsque le complotisme et la désinformation notamment portée par les extrêmes était à son paroxysme. Les Français se montraient relativement méfiants, avant que la confiance ne finisse par revenir. Le retard à l'allumage ne serait alors pas seulement lié à un défaut d'anticipation, mais à une difficile adhésion de la population. Je souhaiterais entendre votre avis.