Je me réjouis que ce rapport, aux recommandations conformes aux propositions de La France insoumise, montre que seuls la planification et le renforcement des services publics permettent une stratégie de prévention claire et transparente, ainsi qu'une meilleure anticipation des besoins des Français. Transparence et clarté, c'est précisément ce qui a manqué au Gouvernement durant cette crise, comme en témoigne le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) remis au Gouvernement en novembre 2020, et dont les conclusions ont été publiées dans la presse ces derniers jours : gestion de crise chaotique teintée d'amateurisme et d'imprévoyance d'un Gouvernement aux abois ; absence de communication entre la cellule de crise interministérielle et Santé publique France ; pilotage flou et absurde (vingt-cinq organigrammes successifs en trois mois). Les conséquences, nous les connaissons : pénurie de masques pour les soignants et absence de contrôle démocratique des décisions. « Gouverner, c'est prévoir », disait Adolphe Thiers. Le Gouvernement a laissé la maxime ; il a retenu l'autoritarisme.
Cette gestion brouillonne a pourtant fait des gagnants : les fameux cabinets de conseil. Malgré tout, le rapport de la Cour des comptes ne mentionne jamais le recours à leurs services pour la campagne de vaccination. Cette absence est justifiée par un rapport spécifique sur les recours par l'État aux cabinets de conseil privés qui doit être achevé au premier semestre 2023. Or, passer sur le rôle spécifique de ces cabinets dans la gestion de la crise me semble une erreur. En effet, le ministère de la santé avait chargé McKinsey de définir un schéma global opérationnel de vaccination ainsi que les modalités de suivi de la campagne et des personnes vaccinées. Ce ne sont donc pas des conseils techniques, mais des arbitrages stratégiques qui ont été confiés aux cabinets privés. Pourquoi ne pas avoir analysé leur place dans le processus de décision ?