Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mardi 10 janvier 2023 à 17h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président :

Le 16 février 2022, sur l'antenne de BFM TV, vous dénonciez le fait que, depuis vingt ans, « trop de revenus sont reliés au capital et pas assez au travail ». Vous estimiez que le capitalisme était « déréglé » et que, dans la période qui s'ouvrait, l'inflation et la transition écologique seraient deux raisons de distribuer du pouvoir d'achat. Ces propos sont ceux d'un observateur très avisé. La Caisse peut-elle, et en quoi, contribuer à cette redistribution de richesses et de pouvoir d'achat – ou cela excède-t-il ses compétences ?

Concernant la bifurcation écologique, vous dites avoir diminué de 45 % les investissements bruns dans votre portefeuille. Mais il en reste : vous êtes par exemple toujours présent au capital de GRTgaz, qui possède vingt-six usines et dont le bilan carbone tourne autour des 80 000 tonnes de CO 2 par an. Que comptez-vous faire sur ce point ?

Concernant le logement social, je suis moi aussi convaincu qu'il est préférable de rénover plutôt que de détruire pour reconstruire. De nombreux projets de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) prévoient la destruction de tours d'habitation, mais avec un nombre de nouveaux logements sociaux programmés parfois inférieur à l'existant. Cela oblige nombre de personnes à changer de quartier. La rénovation, au lieu de la destruction, peut-elle être un remède ? Peut-on rectifier des projets déjà validés en ce sens ?

Enfin, puisque vous êtes l'actionnaire principal de La Poste, à hauteur de 66 %, je dois vous interroger sur la suppression du timbre rouge au profit d'une e-lettre rouge. Ce dispositif, outre risquer d'amplifier la baisse de l'activité courrier, me semble être une usine à gaz, puisqu'il revient à imprimer et distribuer un mail. En revanche, les personnes qui voudront continuer à envoyer des lettres traditionnelles dans des délais raisonnables devront payer plus. Je crains que ce dispositif affaiblisse La Poste et soit un prétexte pour supprimer de nouveaux bureaux, notamment dans les zones rurales.

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