Je suis directeur de la maison centrale d'Arles depuis le 1er mars 2022. Ouvert en 1990, cet établissement, initialement conçu pour être un centre de détention pour femmes, est immédiatement une maison centrale à vocation sécuritaire. Elle a été inondée en 2003 par une crue du Rhône et a été fermée jusqu'en 2009. Elle est composée de deux bâtiments de détention : un bâtiment A d'environ 60 places, et un bâtiment B d'un peu plus de 90 places, pour une capacité théorique de 159 places, mais limitée, comme dans toutes les centrales, à 130 ou 135 détenus. Elle en contient aujourd'hui 130.
Au bâtiment A, le rez-de-chaussée comprend une aile et demie dédiée aux activités, où a eu lieu l'agression, et une demi-aile dédiée au quartier arrivants et au quartier spécifique d'intégration. Le premier étage est un étage de détention ordinaire, et le deuxième étage comprend un quartier de détention (QD) de huit places et un quartier d'isolement (QI) de huit places, respectivement situés à gauche et à droite.
Au bâtiment B, le rez-de-chaussée comprend deux ailes d'activité, l'une à gauche, l'autre à droite, et chacun des deux étages comprend une aile de détention à gauche comme à droite.
S'y ajoutent des ateliers, sur plus de 2 000 mètres carrés de surface, et un gymnase.
L'effectif théorique du personnel est de 151 surveillants, contre 141 actuellement et 144 à l'époque des faits, 11 premiers surveillants, contre 10 actuellement, et 14 officiers, contre 13 actuellement, ainsi que 20 personnels administratifs et techniques, et 4 membres de la direction, bientôt 3.
Nous détenions à l'époque 14 DPS, dont 4 TIS, contre aujourd'hui 10 DPS, dont aucun TIS. Sur ces 4 TIS, Franck Elong Abé a été transféré à la prison de la Santé, un autre a été libéré fin juillet, et les deux derniers, devenus « ingérables », ont été transférés dans d'autres établissements par mesure d'ordre.
Nous comptons encore 7 détenus radicalisés (RAD), dont certains DPS.
Nos autres détenus sont de droit commun.