Franck Elong Abé purgeait en effet une peine correctionnelle de neuf ans. Lorsqu'il est arrivé à la maison centrale d'Arles le 17 octobre 2019, il était écroué depuis mai 2014. Une demande avait été initiée par le précédent établissement, à laquelle il n'avait pas été donné suite, pour différents motifs dont je vous ai dit ne pas connaître les détails. Des CPU radicalisation se sont ensuite tenues à la maison centrale d'Arles, et ont émis des préconisations, que je n'ai pas transmises immédiatement, me concentrant à tort sur la fin de peine de Franck Elong Abé. Conformément à ce qu'indique le rapport d'inspection, je n'avais pas fait moi-même les démarches pour transmettre ces préconisations. Lors de demandes particulières concernant les personnes détenues – en matière de radicalisation, mais aussi de transfert, etc. –, il est plutôt habituel de commencer par saisir le département de la sécurité et de la détention (DSD) de la direction interrégionale pour évoquer le dossier, afin de connaître les délais et les priorités de l'administration centrale. Cependant, je n'ai visiblement pas saisi par mail les services de la direction régionale dans ce cas, même si des démarches avaient parallèlement été entamées en ce sens.
Les observations des agents attestent que, depuis que Franck Elong Abé avait été affecté au bâtiment A, il côtoyait Yvan Colonna, mais pas tous les jours, essentiellement dans la cour de promenade et sur le parcours sportif. Je ne sais pas s'ils s'étaient déjà trouvés en salle de musculation ensemble.