Cette commission d'enquête est importante. Yvan Colonna n'aurait pas dû mourir ce jour-là. Il avait commis un crime, qu'il avait payé pour partie en restant dix-huit ans en détention. Il est mort dans une maison centrale, censée être surveillée, ce qui atteste nécessairement de dysfonctionnements, qu'il s'agit d'éclairer.
J'ai moi-même présidé la commission d'enquête sur l'assassinat de Sarah Halimi, qui avait été massacrée parce que juive alors qu'une vingtaine de fonctionnaires de police étaient présents. J'y ai rencontré de nombreuses difficultés, avec l'impression parfois d'être « muselé » et de ne pas pouvoir aller au bout de mes investigations. Pour la mémoire de la victime, pour la Corse, pour la France, il est très important que vous alliez au bout des vôtres. La seule chose qui intéresse les Français est la vérité.
Madame Puglierini, avez-vous perçu des dysfonctionnements à un niveau ou un autre ? À votre niveau personnel ou au niveau de l'administration, avez-vous senti des défaillances ? Rétrospectivement, auriez-vous agi différemment, et vous sentez-vous une responsabilité quelconque dans ce drame ? Le meurtrier avait un passé islamiste, et malheureusement l'écrasante majorité des crimes terroristes dans notre pays ont été commis par des personnes avec un passé ou une culture islamistes.