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Intervention de Corinne Puglierini

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 14h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Corinne Puglierini, contrôleuse en établissement, mission de contrôle interne à la direction de l'administration pénitentiaire, ancienne cheffe d'établissement de la maison centrale d'Arles :

Au préalable, je souhaite rappeler la vocation des maisons centrales. Les personnes détenues dans ces maisons présentent toutes un potentiel de dangerosité, apprécié selon plusieurs critères : la gravité des faits commis ; les troubles de personnalité souvent avérés qu'elles présentent ; leur potentiel de passage à l'acte violent ; leur risque d'évasion ; leur appartenance au grand banditisme ou à une mouvance terroriste.

Au moment des faits, l'effectif de la maison centrale d'Arles se composait de 127 détenus, dont 15 détenus inscrits au répertoire des DPS, 15 condamnés purgeant des peines de réclusion criminelle à perpétuité, 35 présentant un reliquat de peine supérieur ou égal à vingt ans, et 4 détenus dits « terroristes islamistes » (TIS), condamnés donc pour des faits de terrorisme. Plus de la moitié des condamnés le sont pour des faits de meurtre, de meurtre aggravé ou d'assassinat. La plupart sont suivis par l'unité de soins psychiatriques, compte tenu de leurs troubles du comportement ou de maladies psychiatriques avérées. À titre de comparaison, à la même époque, sur les établissements de la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Marseille, étaient incarcérés 32 détenus inscrits au répertoire des DPS, 26 TIS et 78 détenus dits « radicalisés » (RAD), donc suivis au titre de la radicalisation, quoique condamnés pour des faits de droit commun.

Comme vous l'avez rappelé, la prison est un lieu où les agressions physiques sont plus nombreuses que dans la société civile. Elles touchent les personnes détenues, mais aussi le personnel, parfois des intervenants. Tous les détenus présentent des parcours atypiques, et nous avons la charge, dans les maisons centrales, non seulement de les surveiller, mais aussi de les accompagner vers la sortie et le retour dans la société civile, toujours envisagés à l'issue de la peine. Toute mort violente d'un détenu au sein d'un établissement pénitentiaire, suite à une agression ou un suicide, affecte beaucoup l'ensemble des professionnels, et donne chaque fois lieu à un retour d'expérience sur les circonstances qui y ont conduit et les manières de les éviter à l'avenir, en sachant toutefois que le risque zéro n'existe malheureusement pas.

J'ai préparé cette audition à partir du questionnaire qui m'a été transmis, sachant que, depuis que j'ai quitté le poste de chef d'établissement de la maison centrale d'Arles il y a presque un an, je n'ai plus accès à mes archives ni à mes mails, et je n'ai pas eu de relation avec l'établissement ni avec le personnel. Je répondrai donc à vos questions le plus précisément possible avec les informations à ma disposition.

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