Je tiens à remercier Estelle Youssouffa pour son travail. Je la sais passionnément attachée à son territoire, l'archipel de Mayotte, dont les habitants sont abandonnés par la République depuis bien trop longtemps. Manque d'infrastructures, insalubrité, problèmes de sécurité : il est temps que les pouvoirs publics se réveillent et ouvrent les yeux sur la situation dans laquelle ce département français se trouve. Imagine-t-on un seul instant les Yvelines, par exemple, être le théâtre d'affrontements quotidiens dans un contexte où près de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec un seul centre de santé en activité, faisant de ce territoire le plus grand désert médical de France ? Il est impensable que la France soit capable de renier à ce point une partie de sa population, laissant ce territoire mourir dans l'indifférence générale. C'est une honte.
L'examen de ses résultats concrets montre que, malgré quelques actions, la COI est une coquille vide, qui emploie pourtant 80 personnes. Avec une contribution représentant 40 % du budget, la France est sa principale pourvoyeuse de fonds. Certes, on me répondra qu'on propose de redonner à cette structure des moyens d'action et d'étendre son champ de compétence, notamment en intégrant un domaine essentiel, celui de la lutte contre le changement climatique. Hausse des températures, événements météorologiques extrêmes, montée des eaux : en la matière, les outre-mer sont en première ligne. Les conséquences du changement climatique pour les populations et les écosystèmes locaux y sont d'ores et déjà observables et risquent de s'aggraver encore. Investir pour organiser la résilience de ces territoires est de ce fait une urgence absolue. Pourtant, malgré les scandales liés aux détournements de fonds publics qui ont marqué l'histoire récente de la COI et le bilan des dernières années, personne n'a jugé opportun de s'interroger sur l'efficacité réelle de cet organisme censé devenir un bras armé de la lutte climatique.
Mais le plus grave n'est pas là. La France n'a adhéré à la COI qu'au titre de l'île de La Réunion, excluant donc Mayotte, sur laquelle la souveraineté française est contestée. Le portefeuille de projets appelés à être gérés par la COI durant les prochaines années atteint un montant de 500 millions d'euros. Ce territoire, qui se trouve pourtant au cœur de la zone concernée, est totalement délaissé. Faut-il comprendre qu'en dépit des discours du président de la République, Mayotte n'a aucune importance à ses yeux et qu'à l'abandon s'ajoute le rejet ?
Nous sommes extrêmement réservés sur ce texte. Si le statu quo est à éviter, le territoire de Mayotte doit impérativement être intégré à la COI. Le groupe Écologiste s'abstiendra donc lors du vote.