Que ce soit l'émergence de nouvelles guerres ou la résurgence d'anciens conflits, la multiplication des menaces hybrides ou le dérèglement climatique, les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés appellent une politique extérieure et de défense forte, non alignée et indépendante. L'accord qui est soumis à notre examen vise à renforcer la coopération en matière de défense, déjà riche, entre la France et les Pays-Bas dans leurs territoires caribéens et sud-américain.
L'importance de cette coopération a été démontrée par les nombreux entraînements militaires bilatéraux effectués dans la zone. Elle a été aussi particulièrement visible en 2017, après le passage de l'ouragan Irma, lorsque les forces françaises et néerlandaises ont été déployées sur l'île de Saint-Martin pour apporter une assistance humanitaire à la population.
En fixant un cadre juridique stable pour ces opérations, cet accord permettra de structurer et de pérenniser une coopération avec un partenaire dans une zone d'intérêt partagé. Il démontre qu'il est possible de créer des coopérations en dehors du cadre de l'OTAN sans devoir se plier à une quelconque doctrine atlantiste, de mener une politique de défense non alignée, indépendante et capable de surmonter des défis communs.
À ce titre, nos outre-mer constituent des ressources uniques pour construire des politiques internationales et des partenariats régionaux.
Au-delà des enjeux de défense examinés aujourd'hui, la relation bilatérale avec les Pays-Bas dans cette région du monde offre de vastes possibilités de coopération, que ce soit dans la lutte contre la criminalité organisée – notamment le trafic de drogue – ou dans celle contre la fraude fiscale.
Le dérèglement climatique et les événements climatiques extrêmes affectant particulièrement nos territoires ultramarins, la coopération bilatérale est essentielle, non seulement à court terme, afin de fournir une assistance logistique et humanitaire, mais aussi à long terme, par l'échange de bonnes pratiques ou par la mise en place de plans communs de prévention et de protection des populations et des infrastructures.
Les outre-mer peuvent ainsi constituer le fer de lance d'une diplomatie non alignée, universaliste, capable de faire face aux enjeux contemporains. Pour ces raisons, le groupe LFI-NUPES votera en faveur de la ratification de l'accord du 25 juin 2021.