Notre pays manque d'orthophonistes. On doit souvent attendre des mois, voire des années, pour avoir accès à des séances d'orthophonie. Or, pour les enfants dyslexiques, l'absence de soins peut aboutir à un retard important dans l'apprentissage de la lecture ou à un échec scolaire – et ce n'est qu'un exemple.
L'objectif de la proposition de loi étant d'améliorer l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, j'avais déposé un amendement visant à faciliter l'accès à la procédure de reconnaissance d'un diplôme d'orthophonie obtenu à l'étranger. Un tel diplôme n'est pas valable en France, alors qu'il l'est ailleurs en Europe. Mon amendement a été déclaré irrecevable au motif qu'il contrevenait aux dispositions de l'article 40 de la Constitution, car une augmentation du nombre d'orthophonistes en France risquerait de conduire à une augmentation du nombre de prises en charge. Ce n'est pas faux, mais a-t-on estimé le coût de l'échec scolaire et de l'illettrisme pour la société ?
Monsieur le ministre, nous avons besoin d'orthophonistes en France, et je ne pense pas qu'empêcher quelques personnes d'exercer au seul motif qu'elles ont obtenu leur diplôme à l'étranger et n'ont pas exercé dans leur pays d'origine, à une époque où l'on encourage la mobilité internationale de nos jeunes, soit vraiment la solution, ni que ce soit un objectif pour la santé des Français.
Votre cabinet a évoqué la possibilité d'un travail sur la reconnaissance des diplômes dans le cadre de la discussion à venir du projet de loi « immigration ». J'espère que tel sera le cas et que seront aussi concernés ceux qui résident en France depuis longtemps. Certains d'entre eux ont même obtenu la nationalité française, mais ne peuvent toujours pas travailler en France, alors qu'ils voudraient contribuer à remédier au manque de professionnels de santé. Je reste à votre disposition pour évoquer cette question.