Le ministre François Braun, qui regrette de ne pouvoir être présent ce matin, m'a priée de vous répondre à sa place. La crise liée à la présence des consommateurs de crack dans le nord-est parisien et les communes environnantes constitue pour le Gouvernement un sujet de préoccupation constant pour la tranquillité des riverains, mais surtout pour la santé publique. Le Gouvernement travaille depuis plusieurs années à la mise en œuvre de solutions concrètes et adaptées aux problématiques multiples que recouvre ce phénomène. Ces dernières années ont été marquées par une mobilisation forte et un travail collectif de tous les acteurs concernés : amplification des interventions auprès des usagers de drogue, mise à l'abri des personnes, renforcement de l'accompagnement médico-social, ou encore amélioration de l'accès aux soins psychiatriques grâce à des équipes dédiées. Même s'il n'a pas mis fin aux errances des usagers ni aux tensions qui en résultent, ce plan représente une première étape.
Le Gouvernement a également manifesté son investissement en faisant évacuer par les forces de l'ordre le site de Forceval. Dans ce contexte, le ministère de la santé et l'ARS (agence régionale de santé) Île-de-France se sont mobilisés pour renforcer le dispositif Assore – accès aux soins, aux droits sociaux, à l'orientation et à la réinsertion ensemble –, qui a bénéficié de financements supplémentaires : ce programme d'hébergement et d'accompagnement social accueille désormais 600 personnes. Il leur offre la possibilité d'une prise en charge addictologique, y compris dans d'autres régions, ce qui permet à des consommateurs volontaires de s'éloigner de leur lieu de consommation.
Face à un sujet si complexe concernant une population très vulnérable et précaire, nous devons proposer des solutions multiples, souples et évolutives. Le plan crack s'est concrétisé par l'instauration d'un continuum de prise en charge médico-sociale intégrant différents dispositifs adaptés à la diversité des profils, de la maraude sociale à l'hébergement médicalisé en passant par les espaces de repos et l'hébergement accompagné. Ce travail ne peut se faire que grâce à l'étroite collaboration entre les ministères concernés, les services de l'État sur le terrain – préfecture de police, préfecture de région, ARS –, mais également la Mildeca – mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives – et les collectivités territoriales. Enfin, il doit s'effectuer en lien avec les professionnels d'accompagnement et de santé, et, bien entendu, en lien constant avec les riverains qui subissent quotidiennement les effets néfastes de cette situation.